Un système

Un système c’est quelque chose que l’on peut décomposer intellectuellement en morceaux. Les morceaux interagissent les uns avec les autres pour former le système.

L’équipe est un système. Chacun de ses membres est un système. Leurs relations, leurs habitudes, leur perception, leur historique, leurs règles, leur vision.

L’équipe en action est un système. L’équipe, sa rapidité, l’ambition du produit, l’anticipation, les évènements qui se sont produits.

L’équipe a un état qui est la conjonction des états des membres de l’équipe.

Chaque personne, client du coach, est un système. Ses certitudes, ses croyances, son historique, sa vision des choses, sa vision de sa position, son ressenti, ses habitudes.

Le client dans son écosystème professionnel est un système. Son vécu, ses ambitions, ses déceptions, son image, sa vision de l’organisation, sa vision de ses collègues, la vision que ses collègues ont de lui.

Un système complexe 

Un système complexe, c’est un système dont la combinatoire est tellement énorme qu’on ne peut pas prédire comment il va se comporter. Le comportement du système est complexe parce qu’il est la combinaison des comportements de chaque partie du système et de leurs relations respectives dans le système. On ne peut pas prévoir à l’avance comment ça va se passer. On fait un essai, on voit, on corrige. Puis on fait un autre essai, on voit, on corrige

L’équipe apprenante qui cherche à circonvenir ce problème complexe qu’est ce produit à construire qui change au fur et à mesure qu’on le construit et qu’on le découvre, en examinant périodiquement où elle en est et où en est le produit, pour corriger le tir, et finalement aboutir au succès, par cette trajectoire un peu saccadée.

L’équipe elle-même est un système complexe, composée d’individus eux-mêmes complexes, aux interactions riches et subtiles. C’est l’ambition de la rétrospective que de souder cette équipe, de l’amener à se poser des principes et des règles, et à les ajuster au vu du retour du terrain.

On agit sur un système un coup à la fois

On trouve un point de levier, et on fait levier. Et on voit comment évolue le système. Il va changer car nous aurons libéré des forces, puis il va se stabiliser car d’autres forces s’exprimeront.

Certaines approches considèrent que le système est trop complexe pour essayer de comprendre pourquoi on en est là, ou quels sont les tenants et les aboutissants. Ces approches guettent les débuts de mise en mouvement et les favorisent, les encouragent, mettant en mouvement l’ensemble.

Pour une personne ou pour une équipe, le principe reste le même. Explorer la situation, explorer l’ambition, et aider à mettre en mouvement. Inciter la personne ou l’équipe à adopter une posture apprenante (on regarde et puis on voit). Le plus simple étant de l’illustrer soi-même, en procédant de cette manière, sans s’en cacher.

Pour donner un exemple : imaginez un paragraphe d’un texte que vous écrivez. C’est terne, le sens ne coule pas de source. Soudain, on change un mot, ou un signe de ponctuation. Et là tout trouve son sens. Un texte est un système de mots.

La relation entre le coach et le système 

Le coach n’est pas au-dessus du système client/équipe, comme un marionnettiste. Le coach est au cœur du système apprenant. Le coach fait partie du système qu’il coache.

Le coach et le client forment eux aussi un système. Le client a ses complexités, le coach aussi. Et l’ensemble les dépasse.

Il suffit parfois d’un geste ou d’une phrase qui prennent tout leur sens dans l’historique de la relation construite.

Le coach consacre son action au client et à sa problématique, mais il ne peut pas faire abstraction de sa présence, il ne peut pas faire comme s’il n’était pas là.

On ne peut pas ne pas communiquer.

Le coach doit être ouvert à ses intuitions. Il est connecté à ce système avec son client et il ressent des choses, émotions ou sensations, qui peuvent nourrir son intuition de ce qui se passe et de ce qu’il pourrait être utile de faire. Ces choses sont parfois trop complexes pour passer par les capacités analytiques logiques du coach. La logique qui a amené à ces choses peut rester même inconsciente.

L’action repose sur un système coach/client ou coach/équipe solide, nourri par une empathie, un respect de l’équipe, une grande curiosité, une ouverture d’esprit, leur montrer que leur cas est important, qu’il mérite qu’on y consacre de l’attention et de l’énergie. SI le coach y apporte autant de soin, peut-être est-ce important.

Les origines de cette notion de système

Cela vient des sciences modernes, qui se sont inspirées de notions de philosophies et de spiritualités orientales. Le Yin et le Yang, les deux parties qui s’interpénètrent. C’est un peu une rupture avec une approche analytique, cartésienne, qui prétend qu’il suffit de décomposer un système en ses parties pour avoir une bonne compréhension du système.

La notion de levier doit beaucoup aux approches de psychothérapies positives, qui cherchent plus à renforcer ce qui va bien qu’à comprendre pourquoi ça ne va pas. C’est un constat d’échec (impossible de comprendre pourquoi ça ne va pas) et la source d’une certaine efficacité (ce qui va mieux va de mieux en mieux et tire vers le haut).